PEREYT AVIONNETTE échelle 1

En maquettisme, les échelles utilisées sont variées, mais il y en a une qui ne l’est presque jamais, c’est l’échelle 1. C’est celle que nous avons utilisée pour réaliser la maquette d’un avion, construit au début des années 20, à un seul exemplaire et au destin tragique. Quand on se lance dans ce type de construction, on parle plus souvent de réplique que de maquette, mais il ne s’agit au fond que d’un problème de terme. Le but final est d’obtenir la reproduction d’une machine ayant existée. La maquette a quand même pour avantage de permettre de baisser les coûts de manière substantielle, car c’est l’aspect extérieur qui est privilégié. L’association « Les Aéroplanes » décide en 2019 de se lancer dans la construction d’une réplique à l’échelle 1 du Peyret Avionnette de 1923. Cette réalisation doit être le point d’orgue d’une commémoration organisée pour célébrer le centenaire de la disparition d’un héros des Ailes Françaises.

Le 13 Octobre 1923 aux commandes de l’Avionnette, Alexis Maneyrol, aviateur emblématique de la Loire-Inférieur et mondialement connu pour ses vols records en planeur, s’attaque au record du monde d’altitude pour avion léger. Au retour de ce vol, à quelques dizaines de mètres du sol, les ailes de son avion se rompent, entraînant la destruction de la machine et la mort du pilote. A l’époque, cet accident a un très grand retentissement ; des obsèques nationales sont organisées et une stèle est érigée dans son village natal.  Pour commencer cette construction, comme tout bon maquettiste, il a d’abord fallu trouver de la documentation. Et c’est là que les ennuis ont commencé. De documentation, vraiment pas grand-chose, un vague plan de modéliste trouvé sur internet et 6 photos d’époque, donc pas terrible.

In model making, the scales used are varied, but there is one that is almost never, it is the scale 1. It is the one that we used to make the model of an airplane, built in the early 1920s, with a single copy and tragic destiny. When one embarks on this type of construction, one speaks more often of replica than model, but it is basically only a problem of term. The final goal is to obtain the reproduction of a machine that has existed. The advantage of the model is that it significantly reduces costs, because it is the exterior aspect that is privileged. The association « Les Aéroplanes » decides in 2019 to embark on the construction of a scale 1 replica of the 1923 Peyret Avionnette. This achievement must be the culmination of a commemoration organized to celebrate the centenary of the disappearance of a hero of the French Wings.

On October 13, 1923 at the controls of the Avionnette, Alexis Maneyrol, emblematic aviator of the Loire-Inférieur and known worldwide for his record flights in glider, tackles the world record of altitude for light aircraft. On returning from this flight, a few tens of meters from the ground, the wings of his plane broke, resulting in the destruction of the machine and the death of the pilot. At the time, this accident had a great impact; national funerals were organized and a stele was erected in his native village. To start this construction, like any good model maker, it was first necessary to find documentation. And that’s when the trouble started. Documentation, really not much, a vague model plan found on the internet and 6 photos of time, so not great.

C’est à partir de ça que nous sommes partis en nous adaptant au fur et à mesure des problèmes rencontrés et en cherchant les solutions les plus appropriées pour arriver au résultat le plus approchant de ce que nous donnaient les photos.  Pour le fuselage, ça n’a pas été trop compliqué : des cadres en bois pour donner la forme et un revêtement en contre-plaqué ont bien fait l’affaire. Le dos du fuselage a été traité avec lisses et pseudos cadres pour arrondir le dos. Comme il n’y a rien de visible dans le poste de pilotage nous avons laissé libre cours à notre imagination. It is from this that we left by adapting ourselves as and when encountered problems and looking for the most appropriate solutions to arrive at the result closest to what the photos gave us. For the fuselage, it was not too complicated: wooden frames to give the shape and a plywood coating did the trick. The back of the fuselage was treated with smooth and pseudos frames to round the back. As there is nothing visible in the cockpit we gave free rein to our imagination.

Pour les ailes, nous nous sommes dit : vu le délai imparti mieux vaut faire simple. Celles-ci étant constituées d’un tube alu faisant en même temps longeron et bord d’attaque, pour gagner du temps, autant tailler directement les nervures dans du CP assez fin et une fois entoilé on ne verra pas la différence. Ce n’est qu’une fois terminé que nous avons découvert qu’à l’époque ils avaient fait la même chose, non pas pour gagner du temps, mais pour gagner du poids. For the wings, we thought: given the deadline, it is better to make it simple. These being made of an aluminum tube making at the same time spar and leading edge, to save time, as to cut directly the ribs in CP rather fine and once entoiled we will not see the difference. It was only when we finished that we found out that at the time they had done the same thing, not to save time, but to gain weight.

Les flaperons ont été fabriqués en deux temps. La première version avec un simple entoilage amenait à des torsions très inesthétiques sur le bord de fuite. Pour gagner en rigidité nous les avons finalement recouverts de CP très fin. Le train d’atterrissage et les aubans ont été réalisés simplement en tube d’acier. Les roues à rayons étant introuvables, nous avons utilisé des roues de mobylette du bon diamètre sur lesquelles nous avons adapté des enjoliveurs. Le morceau de bravoure a été la réalisation des capot-moteurs. Ici nous avons utilisé la technique d’impression 3D. Notre ingénieur en chef les a réalisés en plusieurs éléments que nous avons assemblés façon Lego, recouverts de tissu de verre et enduits de résine. Le résultat est assez bluffant, une fois peints.

L’hélice a été fabriquée de toute pièce par notre hélicier maison. Pour la peinture il y a eu débat car les commentateurs de l’époque parlent d’un avion jaune, mais sur les photos l’Avionnette apparaît tout, sauf jaune. Aussi nous avons opté pour un beige pâle rappelant la toile de revêtement ; le fuselage a été peint en acajou. L’hélice a été peinte en noire comme elle apparaît sur les photos. Ce n’est qu’une fois la construction finie qu’un des descendants d’Alexis Maneyrol est venu nous présenter les restes de l’hélice authentique, qui est bois naturel. Donc ça devra être repris.

Au final, après près de 3 ans de travail (inclus plusieurs mois de confinement) un résultat plutôt satisfaisant. La bête fait quand même ses 10m d’envergure, elle est donc un peu difficile à placer dans son salon. Cependant, lors des cérémonies du centenaire, elle a obtenu un très grand succès. Le fait de construire une maquette, plutôt qu’une réplique, offre quand même quelques avantages. Si vous construisez une réplique, on exige plus d’authenticité dans la réalisation. Dans la construction d’une maquette il y a plus de latitude. De plus, comme ici les références historiques sont très rares, nous avons eu plus de liberté d’action.

The flaperons were made in two stages. The first version with a simple interlining led to very unsightly twists on the trailing edge. To gain rigidity we finally covered them with very fine CP. The landing gear and blades were made simply from steel tube. The wheels with spokes not being found, we used wheels of moped of the right diameter on which we adapted hubcaps. The piece of bravery was the realization of the engine hood. Here we used the 3D printing technique. Our chief engineer made them in several elements that we assembled like Lego, covered with glass fabric and coated with resin. The result is quite impressive, once painted.

The propeller was manufactured from scratch by our own helimaker. For the painting there was debate because the commentators of the time speak of a yellow plane, but on the photos the Avionnette appears everything, except yellow. Also we opted for a pale beige reminiscent of the covering canvas; the fuselage was painted mahogany. The propeller was painted black as it appears in the photos. It was only after the construction was finished that one of Alexis Maneyrol’s descendants came to present the remains of the authentic propeller, which is natural wood. So it will have to be taken back.

In the end, after nearly 3 years of work (including several months of confinement) a rather satisfactory result. The beast is still 10m wingspan, so it is a little difficult to place in his living room. However, at the centennial ceremonies, it was a great success. Building a model, rather than a replica, offers some advantages. If you build a replica, there is a requirement for more authenticity in the production. In the construction of a model there is more latitude. Moreover, as here the historical references are very rare, we had more freedom of action.

Topo et photos : Mr Christian TRICHARD, (pionner du club CAMPI)

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