L’année dernière, dans le catalogue REVELL 04/05, j’ai découvert, une nouveauté en bateau, l’USS KEARSAGE, bateau de la guerre de sécession à voiles et à vapeur. J’ignorais tout de l’existence de cette maquette avant cette parution, annoncée pour le quatrième trimestre 2004. L’attente fut longue. Enfin, j’acquis dès sa sortie une grande boite de l’USS KEARSAGE.
En lisant l’historique de ce bateau, Je découvris que lancé en 1861, en pleine guerre de sécession, la grande mission de ce bateau fut la traque du CSS ALABAMA, navire de guerre des confédérés qui réalisait de véritables carnages dans les rangs de la marine marchande, ( 57 navires de commerce de l’union coulés en moins de 22 mois). Le plus incroyable de cette histoire, c’est que le combat naval entre ces deux bateaux se déroula dans la Manche au large de CHERBOURG. Pendant l’été 1864, Le CSS ALABAMA fit escale à CHERBOURG pour charbonner. L’espionnite allant bon train à cette époque, la nouvelle fut immédiatement télégraphiée au Cdt de l’USS KEARSAGE qui se trouvait alors à Flessingue aux PAYS BAS. Cela faisait deux années déjà que le Kearsage traquait l’Alabama, sans résultat. Le Kearsage fit alors route à toute vapeur en direction de Cherbourg pour attaquer l’adversaire. Devant cette menace de combat imminent, l’Alabama fut contraint par les autorités Françaises de quitter le port de Cherbourg. Le 19 juin 1864, l’Alabama hisse les voiles et quitte le port. Le duel se passa au large de Cherbourg et le Kearsarge coula l’Alabama. A la fin de la guerre de sécession, le Kearsage fut adapté à la plaisance. En 1894, au cours d’une croisière dans le Golfe du Mexique, après son passé glorieux, le Kearsage fit naufrage après avoir heurté un récif..
M’étant un peu plus imprégné de cette histoire, j’ai découvert dans le rayon bandes dessinées, un album de la collection « les tuniques bleues », DUEL DANS LA MANCHE qui relate tout ce combat naval. Mais revenons à notre maquette !
La boite est gigantesque et l’illustration du couvercle, superbe . La bête est au 1/96 ème. En l’ouvrant, on trouve deux demi-coques, bien calées dans des renforts de carton. En enlevant ce renfort de carton, apparait dans un sac plastique les grappes des pièces, un peu en vrac, ( 681 pièces). Une autre pochette contient les plans, bobines de fil, chaines, etc…..Par contre, il n’y a pas de voile dans la boite. En fin de compte, la taille de la boite ne semble pas du tout justifiée par rapport à son contenu. Mais tout ceci n’est pas grave et un seul mot d’ordre, au boulot !
Le moule n’est pas d’aujourd’hui, on trouve une date sur des pièces, 1988 avec la marque REVELL, mais je pense qu’il est antérieur à cette date. Il semblerait que MONOGRAM USA ait en stock, de nombreux bateaux, totalement inconnu en FRANCE jusqu’à présent, comme le HMS BEAGLE sorti cette année.
La première phase commence par l’assemblage des deux demi-coques qui seront apprêtées en blanc mat. On peindra ensuite la ligne de flottaison de couleur rouge qui sera ensuite masquée par du scotch Tamiya ainsi que toutes les bandes blanches des bordés. Ce travail est long et fastidieux. La récompense vient quand, en cinq minutes, on peint à l’aérographe, la coque en noir satiné 85 puis la sous-marine, en cuivre. Il ne reste plus qu’à enlever en une minute, toutes les fines bandes d’adhésif que l’on a posées et taillées durant toute une soirée et le Kearsage apparaît dans toute sa splendeur. Quelques retouches de blanc par-ci, par-là au pinceaux et le tour est joué. La peinture métallisée CUIVRE de la sous-marine reste très fragile et ne supportera pas, doigts sales, taches diverses, etc… Durant tout le montage, j’ai pris soin de poser ma coque sur un chiffon propre sur mon plan de travail. La petite touche finale sur cette coque de voilier est la pose l’ hélice de couleur bronze.
La peinture du pont sera toujours faite selon la technique CAMPI, apprêté en blanc qui peint à l’aéro en 71 Humbrol. On y applique ensuite avec un pinceau une multitude de points de terre de sienne et ombre naturelle, ( tube à l’huile) qui seront tirés à la brosse dure dans le sens des planches de bois. Ce coup ci, j’ai pris le temps, une fois le tout bien sec, de souligner le tour des planches, d’un coup de critérium à la mine grasse. Le travail à la règle est encore là, très long. Il faudra aussi peindre les rails des deux gros canons. En effet ceux-ci étaient installés, surement pour un problème d’équilibre, au centre du navire. Montés sur des rails, ils étaient alors, orientés à bâbord ou à tribord où un grand sabord était alors ouvert. IL faudra, là aussi, être patient, pour peindre proprement ces rails au pinceau.
On aura ensuite plaisir à monter les pièces d’artillerie, deux gros canons et quatre petits aux formes bien ventrues digne d’un dessin animé.
Le montage des sous-ensembles ne poseront ensuite aucun problème. Vu l’âge du moule, il y aura de l’ébarbage à faire, ainsi que du masticage et du ponçage. Ces sous-ensembles seront peints à l’aérographe en couleur Humbrol puis retravaillés à la peinture à l’huile. Il y aura beaucoup de détail sur le pont, tels que des rateliers avec des seaux d’incendie de couleur rouge, diverses pompes, des superbes manches à air à l’intérieur rouge, une grande cheminée, des coffres, une grande barre à roue, etc..
La seconde étape consistera au montage de la mature. Il faudra faire un peu d’ajustage pour que les mats traverse bien les ponts et « s’enquillent » bien dans les logements prévus. On s’inspirera beaucoup de l’illustration de la boite pour la peinture. Puis viendra le haubanage, décrit sur trois feuillets. J’ai abandonné les bobines de fil, fournies par REVELL qui sont beaucoup trop raides. J’ai tapé dans ma boite à rabiot. J’ai une préférence pour les fils HUMBROL qui sont bien souples et faciles à travailler. Il faudra beaucoup de patience et bien manier la pince à épiler avec dextérité. J’ai assuré tous les nœuds faits, avec un point de colle cyano, ainsi pas de mauvaise surprise. Comme à l’accoutumée chez REVELL, les haubans sont déjà fait en fil plastique souple. Malgré qu’ils soient faits, il faudra beaucoup de soin pour les mettre en place. Le final se fera par la pose de véritable chaine sur le beaupré, de pavillons en papier. Plus la maquette avancera, plus son maniement sera délicat, vu la taille du navire.
En conclusion, une très, très belle maquette qui avec du soin et la patience reste accessible à tous.