Porte-avions USS Midway (CV-41), état 1991, échelle 1/700e de Orange Hobby

Encore un nouveau kit exceptionnel de la marque Orange Hobby au 1/700e. Il s’agit du porte-avions américain USS Midway (CVA-41) dans sa version ultime, celle de la Guerre du Golfe (1991) en version « waterline ». Un très gros kit en résine et photo découpe, livré avec une partie de son groupe aérien de l’époque.

La boite :

Les trois porte-avions de la classe Midway (Midway, Coral Sea et Franklin D. Roosevelt) sont les premières unités conçues aux USA en s’affranchissant des traités de Washington qui limitaient le déplacement des différentes classes de navires de guerre. Le concept, travaillé entre 1940 et 42 s’inspire de l’expérience de guerre Britannique en Méditerranée : comment concevoir un porte-avions lourd comme un Essex avec un pont d’envol blindé. La Royal Navy était sous la menace des attaques en piqué des Stukas allemands et la tradition US du pont d’envol construit légèrement comme un hangar au-dessus du vrai pont blindé (le pont du hangar) n’était pas adaptée à la nouvelle menace.

Vue d’ensemble du kit :

Les américains préféraient un pont d’envol non blindé au-dessus d’un hangar ouvert (à l’origine on faisait chauffer les moteurs en étoile dans le hangar avant de hisser l’avion, d’où le besoin de grandes ouvertures).

La « poutre-navire » qui assure la rigidité de l’ensemble dans la houle était constituée de la quille et du pont du hangar, également pont blindé. Au passage on rabaissait le centre de gravité tout en maintenant une hauteur de pont intéressante pour mettre les avions loin des vagues et des embruns. Les anglais, au contraire, développèrent un pont blindé pour protéger le hangar. La « poutre-navire » était constituée de la quille et du pont d’envol, mais le celui-ci était plus bas sur l’eau : les Illustrious étaient notoirement « humides ». Autre inconvénient de la formule anglaise : pour assurer la rigidité il fallait minimiser les ouvertures entre le pont d’envol et celui du hangar. Il en résultait un espace fermé et si une bombe avait le malheur d’exploser à l’intérieur, l’effet de confinement était dévastateur. L’Illlustrious en fit la douloureuse expérience devant Malte et l’événement eut une grande influence sur la conception des Midway. Citons aussi le risque incendie dans un hangar fermé, qui fut à l’origine de la perte des Lexington, Kaga et Akagi.

Les américains n’adoptèrent pas complètement la formule anglaise : la « poutre-navire » était toujours constituée de la quille et du pont du hangar. Ils rajoutèrent simplement un pont d’envol lui aussi blindé, le poids supplémentaire étant compensé par la suppression des tourelles doubles de 203 des Lexington et la transformation des tourelles de 127 en unités simples.

Un autre problème de structure était causé par la volonté américaine d’installer des ascenseurs latéraux qui permettaient d’optimiser les mouvements d’avions sur le pont d’envol. Ceci impliquait de grande ouvertures latérales, points de faiblesse dans la « boite blindée » constituée du pont d’envol, des flancs et du pont du hangar.

La construction de trois unités fut commandée. En raison de leur grande taille (les premiers navires de l’US Navy trop large pour le canal de Panama) et de l’encombrement des chantiers le premier des trois, le Midway, n’entra en service que 7 jours après la fin de la guerre.

Très vite on se rendit compte qu’il était illusoire de gérer l’immense parc aérien (140 appareils… 90mn pour mettre le groupe en l’air !). De plus ils étaient bas sur l’eau et très humides. Beaucoup moins spacieux à l’intérieur que les Essex enfin.

Ils ne furent pas employés en Corée et firent l’essentiel de leur carrière en Méditerranée et dans l’Atlantique.

Leur taille et leur pont blindé furent un grand avantage pour la suite : ils purent embarquer les avions de plus en plus lourds et purent supporter les nombreuses refontes et augmentation de poids.

Le Midway de 1991 est très différent du porte-avions d’origine aux lignes simples : il a grossi en largeur, son pont d’envol s’est agrandi de façon démesurée, son ilot n’a plus rien à voir avec l’original, très bas et assez petit.

Place à la maquette :

La coque, une très belle et grande pièce. Orange Hobby la fabrique dans le même moule et au même moment que le pont afin d’éviter des problèmes de retrait différents qui empêcheraient ensuite un emboitage parfait :

Le hangar. Le hangar est bien rendu et « pleure » pour du détaillage en scratch. Par chance le Midway est maintenant un musée flottant à San Diego et de nombreuses photos de son hangar sont disponibles sur le net. À noter les trois emplacements prévus pour visser la maquette à son support, prévenant une déformation éventuelle sur une grande pièce de résine. Les trois vis sont fournies :

L’ilot, une belle pièce assez complexe de forme. Une petite réserve sur les échelles moulées dans la masse qui ne sont pas au top et seront remplacée facilement par de l’échelle générique :

Les nombreux éléments de coque :

Radeaux et accastillage :

Photo découpe du navire :

Les avions : curieusement Orange Hobby n’inclut pas les F/A 18 Hornet qui constituent l’essentiel du parc, mais se concentre sur les A-6 qui sont déclinés en 3 versions : six A6-E, quatre EA6-B Prowler et deux tankers KA-6D. Il s’agit probablement d’une mesure pour limiter le prix du kit, sachant que les F-18 sont disponibles en plastique injecté chez Trumpeter notamment. Orange Hobby commercialise tout de même des F-18 par lots de six mais séparément du kit.

Trois SH-3H d’excellente facture sont fournis (et disponibles aussi séparément). À noter une première à cette échelle : les carlingues sont ouvertes avec des portes coulissantes séparées

Véhicules de pont : ici, Orange Hobby s’est défoulé et nos propose toute la gamme, vendue aussi séparément.

Les décals et transferts :

Les marquages de pont, longs et fins, sont fournis en transfert pour une pose plus aisée. Les autres décals sont abondants et une planche offre de quoi décoré tout le groupe aérien de 1991, y compris les F-18.

La notice de montage. Très complète en 10 pages, elle donne un bonne impression de l’ampleur de la tâche : y’a du boulot !

 

En conclusion : un kit très fourni et de très bonne facture qui promet des heures de plaisir au montage.

_Bruno