Je ne veux surtout pas représenter de scène guerrière, je veux représenter ces bateaux dans toute leur splendeur et leur originalité. La plupart de mes dios présentent des bateaux au mouillage sur un coffre avec un environnement pacifiste, canots de servitude, vedettes, etc…Mon dernier avec le HMS Monitor au mouillage, j’y avais adjoint une corvette Snowberry. Qu’est ce que j’allais trouver pour ce nouveau diorama ? Il me fallait un sujet qui se démarque de mes dernières réalisations.
J’ai trouvé un début d’inspiration sur le plus grand magasin de maquette connu, ebay. En surfant bien au sec chez moi, je m’arrête sur des séries de voiliers IMAI au 350 ème. 10 euros la mise, je mise sur le 4 mats NIPPON MARU. Le sujet semblant n’intéresser pas grand monde, je remporte l’enchère. Échange des plus sympas avec le vendeur, il arrive chez moi très rapidement. Et là, c’est la découverte. Je découvre un petit modèle «waterline». Il me semble petit par rapport au MOGAMI. Vérification sur WIKIPEDIA, coïncidence, ces deux bateaux ont été construits en 1930, et en comparant les tailles, je suis dans les clous avec ce petit kit. Et paf ! La méga idée ! Rencontre entre ces deux navires que tout oppose. Impossible de trouver sur le net des photos du NIPPON MARU dans les années 30/50. Tant pis, au pire des cas, cela fera la part belle aux critiques.
Construire ce voilier au 350 ème, ce n’est pas une partie de rigolade. Si on veut un résultat correct, il faut vraiment rentrer dans le détail de la peinture. Et là, ça va vous prendre plusieurs jours. Mine de rien, ce petit bateau est finement détaillé. Tout s’assemble correctement , pas un gramme de mastic a été maltraité dans ce nouvel épisode. Toutes les pièces sont apprêtées en blanc mat. Pour avoir un blanc « flaschi », je me suis concocté un reste de blanc brillant GUNZE rehaussé d’une goutte de bleu. Le pont est peint en bois GUNZE, puis une fois sec , travaillé à l’huile « terre de sienne ». Reste le choix du « jaune-orange », pour la cheminée, diverses pièces et toute la mature. J’ai longtemps hésité, puis en cherchant des photos du NIPPON MARU actuel, puis je me suis rabattu sur le jaune-orange GUNZE . Je peins tout à l’aérographe, je ne peux m’en passer et je suis devenu incapable de peindre au pinceau. Le montage ne pose pas de problème. Par contre, si je veux qu’il soit au même niveau que le MOGAMI, il va falloir rajouter de la photodec. Déjà remplacer les escaliers, puis mettre toutes les rambardes non prévues dans le kit. Ma boite à rabiot à fait son office et j’y ai trouvé mon bonheur. Il y a un joli plan couleur de peinture et la notice de montage est relativement claire. Comme c’est un bateau « waterline », IMAI fournit en plus, une plaque qui se met sous le bateau et qui représente la ligne de flottaison. Je n’ai pas respecté le plan et j’ai l’ai mise dès le départ, bien mal m’en a pris, ( voir plus loin).
La peinture prend beaucoup de temps. Plein de pièces à coller sur le pont. Puis vient la pose des quatre mats. J’ai fait sauter le radar moderne sur le premier. Puis vient le haubanage, et là c’est long, très long. Une bobine de fil est fournie dans la boite. J’ai voulu l’utiliser et très rapidement, c’est mission impossible, trop rigide….Après avoir posé quelques brins, j’abandonne et je me retourne vers ma bobine de lycra INFINI au 350 ème et là ! Quel bonheur ! Un point de cyano et c’est pris, plus de nœud à faire. J’ai retrouvé mon plateau tournant TAMIYA qui me rehausse mon chantier, (plus prêt de mes yeux), et permet de tourner le bateau dans tous les sens sans le manipuler. Poser les fils, c’est le salaire de la peur, tant que cela prend c’est bon. Dès que cela commence à «merdouiller» et à agacer , mieux vaux aller promener le chien, boire un café, faire un câlin à maman, (choisissez vos priorités!).
Pour haubaner le premier mat, il faut passer les fils à travers le pont, c’est astucieux et rapide et là, je me rends compte que j’ai collé mon fond, (t’avais qu’à suivre le plan bourrin! On te l’a dit 100 fois ). Pas question de décoller ce fond de la coque sous peine de dégâts compliqués à reprendre sur la belle peinture de la coque. Allez ! Une bonne fraise, (pas de Plougastel plutôt celle du dentiste) au bout de la mini perceuse et je défonce le fond sans dégât collatéral.
J’ai posé aussi toutes les rambardes en photodec. Dans ma boite à rabiot, j’ai retrouvé des rambardes allemandes se rapprochant bien du sujet et du gris , les voilà repeintes en blanc. Posées patiemment à la colle blanche, il en faut beaucoup mine de rien.
Il va falloir également travailler sur le beaupré, pièce maîtresse de l’avant du navire. Pour l’instant, on dirait un bâton de sucette orange planté dans l’avant du navire. Recherche de doc, je rajoute plein de pièces dessus. Un canon en laiton est collé dessous à la perpendiculaire, après un délicat perçage au mandrin manuel. Des renforts sont posés en micro fil laiton, ( il faut tout gardé, cela peut servir un jour !). Une chaîne est rajoutée à l’avant. Tout de suite, cela à une autre gueule. Manque le filet. Boite à rabiot, morceaux de voile mariée, ( je ne reviens pas sur : comment j’ai coursé la mariée dans le bourg avec ma paire de ciseaux à la main). Découpe fragile, ajustage, collage avec quelques micros-points de cyano, ça tient. C’est pas à l’échelle, « ON S ‘EN FOU ! », « on fait ce que l’on peut avec ce l’on a ». L’effet est très sympa, mais restera, j’en suis convaincu invisible à l’œil du visiteur.
Puis viens les voiles. Il y a deux petites planches de plastiques soufflés. Maintenant, il faut donner une couleur à ces voiles pour que cela ne ressemble plus à un vulgaire bout de plastique. Apprêtées à l’aéro en blanc mat. Je laisse bien sécher. Je me munis ensuite de ma petite fiole d’essence de pétrole et de mon tube de peinture à l’huile « terre de sienne ». Sur un bocal en verre à l’envers, je frotte à peine le tube de sienne de façon à ne laisser de quelques traces. Avec une pipette, j’inonde d’essence de pétrole, (non, non, n’allez pas trop vite ! je n’y mets pas le feu ensuite ). Bien mélangé et je badigeonne sans trop frotter ma voile, ( sous peine de décaper le blanc mat) , l’effet est sympa tout de suite, même en séchant il s’atténue. Et voilà mes voiles sont prêtes.
Pose des voiles à la cyano, c’est très délicat, vu la taille du bateau. Pas de problème majeur. Des bouts seront rajoutés sur chaque voile et les angles bas seront fixés par un bout à la coque. En fin de compte, quand on met les bouts, il faut imaginer la manœuvre que cela va faire quand on tire dessus. Pour chaque vergue, il faudrait deux bouts partant du pont pour les régler en hauteur, deux autres aux extrémités, reliés au pont pour leur débattement. J’ai à peu près respecter ce schéma en « trichouillant » un peu par ci par là.
Bon nombre de marins vont prendre place à bord. J’ai rajouté aussi les chaînes d’ancres. Bref, c’est un chantier de longue haleine. Je me demande quel ensemble cela va faire avec le MOGAMI.
Photos et topo: Alpers