IJN NAGATO HASEGAWA, 1/350, ( archives)

Je vais vous parler du siècle dernier, où le maquettiste naval, (je n’ose dire modéliste naval, pour ne pas faire brailler certains aficionados!)…. Je voulais vous parler du temps où après les cuirassés HELLER au 400 ème, avaient commencé à apparaître les cuirassés au 350 ème chez TAMIYA et HASEGAWA…..Il n’y avait pas grand choix, c’était cher, très cher, d’autres disaient : « vachement cher ! »…..Maintenant avec les chinois, le marché a explosé et cela s’est démocratisé…….On trouve autant de navire au 350 ème, que de différentes marques de raviolis en boite, (ne cherche pas le rapport, c’est pour meubler!). Donc, à cette époque là, la Rolls du moment, c’était le NAGATO HASEGAWA… A cette époque là, rien que de prononcer la marque HASEGAWA, les yeux brillaient de mille feux… j’en connais même certains qui seraient devenus fou pour du HASEGAWA � Il m’a fallu attendre longtemps pour avoir ma Rolls et un jour, l’opportunit� s’est pr�sent�e en la personne de mon ami Jacques DRUEL de l’ARSENAL, un prix d’ami et le précieux coffret trouvait sa place chez moi…. Il y est resté longtemps, très longtemps dans le stock…….

A cette époque là, HASEGAWA en précurseur visionnaire, avait inventé les premières pochettes d’accessoires en photodec… ce qui faisait flamber le prix, c’était très cher, trop cher….. Mon NAGATO est resté en rade, (pas celle de Brest!), faute de ne pas avoir les trois fameuses pochettes additionnelles, simplement codifiées A, B et C……Au fil du temps, j’ai acquis les fameuses pochettes. Ce fut le premier vrai chantier de mon début de retraite…( Ah, j’en vois déjà qui disent, il n’a pas grand chose à faire!! SVP, ne me dénoncez pas à ma femme, elle pourrait me trouver du boulot !)  A l’ouverture de la très grosse boite, c’est plein comme un œuf… Des grappes emballées individuellement, pas moins de 850 pièces, de quoi affoler un débutant…. Bref, le NAGATO, c’est pas du gâteau !!!!!, (si tu n’as pas compris la blague, tu répètes la phrase une deuxième fois ). Le montage reste des plus classiques, la coque est assemblée autour de nombreux couples en plastique…… Puis les pièces d’artillerie, le château immensément haut, les nombreux canots, etc……… Avec le plan principal, plus les plans de photodec, plus le plan couleur, vous vous perdez entre six plans………..

Pour la peinture, pas de souci : le pont en bois est d’abord peint, (après l’apprêtage en blanc mat) en 71 humbrol, (chêne satiné) puis travaillé à l’huile , (terre de sienne et ombre naturelle), pour le reste c’est très simple : une fois que vous le savez vous êtes tranquille pour tous les bateaux nippons, (ni mauvais! Elle est bonne celle là !), le gris de la coque et des superstructures, c’est le fameux gris arsenal de Kuru, (comment vous ne connaissez pas!) TAMIYA XF 75 ou GUNZE 83…… La sous marine, vous seriez tenté de prendre un classique lie de vin, ( 73 humbrol) et bin non ! Tout faut ! La sous-marine c’est brown cacao, ( marron chocolat), GUNZE 17. Pour ce qui est des ponts métalliques d’un rouge bizarre, no panique ! C’est du lino ! Et oui, nos amis nippons recouvraient les ponts de lino, donc : on va trouver sans problème la référence TAMIYA XF 79 . En comptant, un peu de noir , de blanc et d’argent, vous avez besoin, grand max, d’une dizaine de pots de peinture……La photodec ???? Y’a du boulot !! évitez de faire cela, après un coup de gueule avec Mme, un lendemain de piste ou un début de parkinson….. Un petit ciseau de découpe de photodec sera des plus utile. J’utilise aussi la pince à photodec TAMIYA qui reste un bon compromis après les très onéreuses plieuses miniatures. A noter, qu’une bonne pince à becs plats fera aussi bien l’affaire. J’ai essayé avec les dents, c’est pas terrible. Pour la colle, j’ai préféré la colle blanche CRATFBOND TAMIYA à la cyano…. Quoique, si vous utilisez de la cyano, préférez la cyano en gel, pour éviter d’en mettre partout, sur la maquette, les doigts, le pantalon………… Tout va en place, toutes les pièces sont marquées par des traits gravés, ça se plie très facilement…. Il ne faudra que le temps, au temps…………………

Coller les fines rambardes sur les tourelles, devrait vous occuper plusieurs heures, je ne vous parle pas du reste, ( ce qui est sympa, c’est quand vous présentez votre modèle fini aux copains et que vous vous entendez dire :  » Mouais ! Sympa !….. « ) . De l’expérience que nous en avons tiré, je savais que j’allais mettre mon NAGATO en mer. Pour cela, j’ai laissé le modèle entier, pas de coupe waterline… On a pu constater que nos premiers bateaux tronçonnés reposaient quasiment sur la table avec un petit socle d’un cm d’épaisseur. Un socle plus épais en impose déjà en expo. J’avais fait le CHOKAI au mouillage, il me fallait trouver une autre idée pour le NAGATO. J’imaginais un retour au port en vitesse lente, accompagné de nombreuses petites embarcations venues le saluer, et survolé par des chasseurs………

Mon idée se concrétisa avec la sortie toute fraiche chez TAMIYA d’une boite  » BOAT SET « , d’embarcations japonaises…….. Pour les marins pas de sushi, ( hi ! hi ), j’avais en stock , les deux références de SAILORS FUJIMI au 350 ème, en plastique moulé, jetant du coup, les marins EDUARD en photodec joliment peinte aux oubliettes……….Les marins FUJIMI, mignons qu’ils sont ! Là encore ! Y’a du boulot ! Vous voyez tout de suite qu’avec ces deux équipages, vous faites ce que vous voulez, et ils sont tellement petits qu’une fois peints, vous pouvez en faire des allemands, des US, etc……..Il faudra les apprêter en blanc mat, mes marins nippons étant en tenue blanche, cela allait bien plus vite. Ensuite, c’est un travail à la chaîne. Un point de chair sur le visage, les mains. Un frottis de noir sur les pompes et enfin avec un super pinceau, un liseré bleu pour le col……….. Ils seront tous collés, un par un, ( bin oui ! Difficile de les jeter par poignées!) à la colle blanche TAMIYA. On peut même en mettre sur les sièges des canons, tellement c’est fin…….La boité de canots est vraiment sympa, comme vous pouvez le voir ci dessus……… J’ai agrémenté mes canots de quelques pièces de photodec, (boite à rabiot), rambardes, mats, etc……….

Pour la mise en situation : toujours le même procédé, plaque de polystyrène récupéré à la déchèterie et papier WC extra fin, (la plus mauvaise qualité possible), que l’on trouve généralement dans les collectivités… Une fois, mon polystyrène collé sur la plaque de bois, je tapisse la surface de PC, mouillé à la colle à bois diluée à 50 %. D’un geste auguste, (c’est qui Auguste?), avec un pinceau large, vous plissez votre surface à votre goût, (en manipulant le PC, d’où l’expression : avoir des gouts de chiottes!)…. Laissez le tout cuire, euh non ! sécher une bonne journée… Evitez de mettre le tout, exposé au soleil ou auprès de votre chauffage afin d’éviter de retrouver votre socle cintré comme une banane…..(J’en vois qui rit !)…….Une fois sec, posez votre NAGATO à l’endroit où il va aller ; à l’aide d’un marqueur, dessinez son contour sur la mer et il ne reste plus qu’à creuser… Faites cela quand Maman vient de partir aux courses, car il va y en avoir partout…….. Le problème, c’est que le NAGATO a un gros ventre qu’il va falloir faire rentrer dans le socle avec ensuite un gros vide tout le long de la ligne de flottaison. Vide qui sera comblé de PC, par épaisseur successive………….

Un coup de bleu marine acrylique (en pot de 0,5 l), quelques couches de vernis et le tour est joué….. Avec une lame neuve de cutter, on découpera ainsi tous les trous recevant les canots….. Les sillages seront faits tout simplement de bouillie de papier c.l blanc et oui en prenant du blanc, il n’y a même pas besoin de le peindre, juste à le vernir, ( elle est pas belle la vie !)……….J’ai simulé la fumée des cheminées et des gaz d’échappement, tout simplement avec de la ouate collée à la colle blanche……….Mes avions sont piqués dans une tige métallique peinte en noir, (tige pour tiger les roses chez votre fleuriste)….. Des marins FUJIMI, taillés, voir décapités, ont trouvé place à bord des avions…… Des ronds de rhodoïd remplacent les hélices, (emballage tarte aux pommes, poinçonné à la poinçonneuse à papier) , en n’oubliant pas de faire un frottis de noir et le tour en jaune……….

Voilà !!!! on pourrait en écrire un livre… Mon seul regret dans ce montage, c’est de ne pas avoir eu les magnifiques ponts en bois que des artisans fabriquent maintenant………. Mon NAGATO a fait son baptême du feu à AMNEVILLE où il a été primé….. Pour la petite histoire, je viens de sortir mon NAGATO de sa caisse pour faire les photos qui illustrent cet article, et je constate en riant, que je n’ai jamais peint les deux grosses ancres à l’avant, ce qui choque tout de même… La preuve que les années passant, on ne deviendra jamais un maquettiste expert, on restera toujours un amateur passionné et c’est très bien ainsi.