CHARLES W MORGAN, REVELL, ( archives)

REVELL a réédité, en 2009, la maquette du CHARLES W.MORGAN. Je n’avais jamais entendu parler de ce bateau. Comme votre serviteur est passionné de tout ce qui sort et que les nouveautés en voiliers plastique sont rares, j’achetais les yeux fermés, de plus, ces maquettes ne content pas trop chère………La belle boite arriva, et je me mis en quête de l’histoire de ce voilier Américain, qui n’�tait autre qu’un baleinier ! !!!!!

LA MAQUETTE : On dénombre environ 120 pièces. Un examen visuel des grosses pièces, permet de constater un joli moulage, plaques de cuivre bien restituées sur les demi-coques, belle gravure du pont, joli tableau arrière orné d’un aigle. On se lèche les babines d’avance avec ces délicats travaux de peinture. Des voiles en plastique soufflé, des bobines de fil, une petite planche de pavillons en papier agrémentent notre boite. Les haubans sont moulés en plastique noir, donc pas de souci de ce côté là !.

On observant le plan, on voit les sept chaloupes, qui servaient à poursuivre les pauvres baleines. Chaque chaloupe avait ses rameurs, son chef et son harponneur qui tentait de tuer la bête du premier coup. Une fois la bête piquée, la chaloupe pouvait partir en surf sur une longue distance ou se faire tout simplement aplatir d’un bon coup de queue. Une fois morte, la pauvre baleine qui n’avait rien demandé à personne, était ramenée au bateau et amarrée au flanc du navire. Un échafaudage était monté contre le plat-bord du navire au dessus de la baleine et l’équipage n’avait plus qu’à s’y installer et à découper la baleine en morceau directement dans l’eau. Les morceaux de baleine étaient fondus sur le four installé sur le pont. L’huile était récupérée dans des tonneaux en bois. Et ces tonneaux étaient stockés dans la cale. Les cales pleines, le bateau rentrait au port. Un film de 1949, d’Henry Hathaway,  » les marins de l’orgueilleux », avec le jeune Richard WIDMARK, relate magnifiquement bien, en noir et blanc cette épopée. A noter que dans le film, le bateau est le même que la maquette, il traverse tous les océans et finit en vrac contre un iceberg non loin du Pole Sud…………..

Pas mal de pièces sont à peindre avant assemblage, dont le four en pierre où était fondue la graisse de baleine. Les ponts seront travaillés à l’huile, (pas de baleine) comme d’habitude. Les deux demi-coques seront peintes indépendamment avant assemblage final. Un beau cuivre Humbrol sera passé à l’ aérographe, pour la sous marine. Le haut de la coque, sera peint en blanc « flachi » (rehaussé d’une touche de bleu) puis masqué pour la finition en noir. Le travail devenant fastidieux, surement l’envie de faire autre chose, le kit est reparti au placard…………

Quelques mois plus tard, il est ressorti pour un bref séjour sur mon plan de travail suivi d’une rapide remise au placard……….Ainsi va la vie du maquettiste, en général dans la plus grande incompréhension de nos gentilles épouses: « mais, t’as pas fini ton bateau? ça sert à rien de commencer trente six choses à la fois! T’es pire qu’un gosse………. ».

Mon kit n’a trouvé son salut que dans la rediffusion du film « les marins de l’orgueilleux », que du pur bonheur. Rien de tel pour remettre le marin rêveur à l’ouvrage surtout que pendant le film, on a pu vivre sur le bateau pendant plus d’une heure trente…….Le montage reste classique. Je rappelle que je colle tous les fils � la colle banche TAMIYA, (fini la cyano). Les voiles sont peintes à l’aéro en 71 HUMBROL puis mouillées vite fait au pinceau avec un jus d’ombre naturelle très dilué à l’essence de pétrole.

Maitrisant l’art de faire la mer, (enfin, c’est que nous pensons!), l’idée était de faire un diorama, avec tant qu’à faire, des baleines……….. La baleine était un problème de poids, (comme l’animal!). En mouler une, c’est pas bien facile, le mieux était d’en trouver des toutes faites. Des recherches sur internet pour en savoir plus sur la taille des baleines, un bref calcul sur ma calculatrice pour arriver à l’échelle 1/110 et j’arrivais à la JUBARTE à 14 cms dans les environs. Je trouvais sur internet, des jouets de la marque BULLYLAND……….avec la JUBARTE de 15 cms, (on ne va pas chipoter pour ce cms supplémentaires). Je commandais donc deux exemplaires via internet au magasin LE LUTIN ROUGE. Les baleines furent livrées promptement….Mes deux jouets étaient déjà peints, presque prêts à être intégrés dans le diorama.

Un coup de main de mon assistante préférée fut le bienvenu pour tronçonner la coque, (mini perceuse avec disque à tronçonner métallique)…..Faut pas rater son coup……… Création de la mer avec une tranche de polystyrène blanche collée sur un fond de contreplaqué 10 mm.  Façonnage au cutter de vagues de houle molle. Plutôt que d’avoir un dio figé avec le bateau bien droit, je voulais mettre le bateau en travers du dio, pour casser les formes, avec une baleine sur son avant, une pêchée sur le flanc du bateau et une queue sortant sur l’ arrière du bateau.

Fabrication de l’effet « mer » avec du papier type SOPALAIN de mauvaise qualité, (très fin, plus il est de mauvaise qualité, moins il y a de dessin et de relief dessus), collé sur le polystyrène avec de la colle à bois très diluée. Façonnage des risées, à coups de pinceau dans le papier détrempé, (toutes dans le même sens). Une fois terminé, on oublie le tout pendant trois jours minimum. Après les trois fameux jours de séchage, notre mer de papier a fait une croute bien dure. On dessine l’emplacement du bateau et des baleines au crayon et découpe des emplacements au cutter…..On évide le polystyrène….On ajuste la mise en place du bateau…….. Avant collage du bateau et des baleines, peinture de la mer à l’aérographe, en bleu 15 humbrol, très dilué pour une première couche, puis plus foncé pour la seconde………Après séchage, quelques trainées de blanc humbrol sur le sommet des risées et le tour est joué…….Plusieurs couches de vernis brillant acrylique seront passées ensuite au pinceau……… Une fois bien sec, j’ai collé le bateau et les baleines, tout simplement à la colle à bois……Fignolage, du sillage par une purée réalisée à base de SOPALAIN émietté dans de la colle à bois très diluée….J’ai pioché ces bouts de SOPALAIN détrempés à la pince à épiler, puis j’ai « bourré » avec un vieux pinceau. Pour éviter de faire des coulures sur ma « mer », j’ai utilisé une feuille de papier à la façon d’un buvard………

Quelques couches de vernis seront encore passées sur la mer. Des petits marins piochés dans ma boite à surplus, agrémenteront le pont. Des outils en fil de fer, armerons les marins, prêts à la découpe de l’infortunée baleine. Comme je voulais que mon diorama prenne de la vie, j’ai mis mon bateau en travers du socle pour briser un peu la présentation routinière, une demi-baleine surgit devant le bateau. J’ai eu pas mal de difficultés à couper cette baleine en deux, car moulée dans un plastique mou. Du coup, d’une baleine deux bêtes, le corps sortant devant le bateau et la queue plongeant sur l’arrière.

EN CONCLUSION: Un diorama au prix de revient économique, (quant au standard du prix des maquettes actuelles). Plus de grande difficulté pour façonner la mer……Que du plaisir à cent pour cent….Une vitrine sera nécessaire pour assurer la pérennité de votre œuvre…………..

Alpers